L’Agence européenne des médicaments (EMA) alerte sur une molécule contenue dans certains médicaments, souvent pouvant être achetés sans ordonnance, vendus pour traiter des pathologies ORL comme le rhume ou la grippe voire certaines allergies. Dans un rapport publié le 10 février, l’EMA alerte sur les risques pour le cerveau liés à la prise de médicaments contenant de la pseudoéphédrine.
1. La pseudoéphédrine était déjà pointée du doigt
Des chercheurs avait déjà mis en évidence des liens entre cette molécule et des maladies cardiovasculaires. Toutefois, même si les laboratoires pharmaceutiques indiquaient dans les notices des effets secondaires possibles afin de réduire les risques possibles, l’agence européenne du médicament en a profité pour rappeler que «les médicaments contenant de la pseudoéphédrine présentent un risque connu d’événements ischémiques cardiovasculaires et cérébrovasculaires».
Concernant les médicaments vendus en France, de très nombreux fabricants l’utilisent pour des médicaments pouvant être achetés sans ordonnance. L’ensemble est listé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur son site internet. Parmi les médicaments les plus courants, on retrouve Actifed Rhume, Dolirhume, Humex rhume ou encore Rhumagrip.
2. La question sensible de les retirer de la vente
La pseudoéphédrine appartient au groupe des médicaments appelés «décongestionnants». Elle s’utilise pour obtenir un soulagement temporaire des symptômes de congestion nasale ou sinusale provoqués par les allergies ou des symptômes ORL tels que la sinusite, une infection d’oreille ou un simple rhume. La pseudoéphédrine agit en causant «la constriction des vaisseaux sanguins dans les sinus, ce qui diminue la congestion sinusale et facilite la respiration» explique l’EMA.
Toutefois, des études menées à la demande de l’ANSM ont mis en lumière un risque «de syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible (SEPR) et de syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS)». Ce sont des pathologies qui touchent les vaisseaux sanguins du cerveau et peuvent entraîner ainsi «des complications majeures et potentiellement mortelles». Les symptômes décrits par l’Agence du médicament sont des maux de tête, des convulsions ou encore des nausées. À ce stade, l’EMA poursuit ses recherches afin de statuer sur la vente des médicaments à base de pseudoéphédrine. Il s’agit de déterminer s’ils doivent être maintenus, modifiés, suspendus ou, tout simplement, retirés.