Depuis le 21 octobre dernier, la vente de paracétamol, appelé aussi acétaminophène, quel que soit le fabricant, est limitée à deux boites par client. Il est, jusqu’à présent, le médicament le plus vendu en France. S’il reste la molécule à privilégier en cas de douleurs et/ou de fièvre, à raison d’un comprimé de 1 000 mg toutes les 6 heures, il s’avère que son mécanisme d’action contre la douleur est encore méconnu. De plus, des chercheurs américains ont même réussi à prouver qu’une consommation importante de paracétamol agit sur notre comportement vis-à-vis d’autrui ainsi que sur notre perception de la douleur.
1. Un lien établi entre paracétamol et la prise de risque
Ce sont trois études dirigées par des chercheurs de l’Université d’État de l’Ohio qui ont été menées sur un total de 545 étudiants. Les résultats, publiés dans la très sérieuse revue scientifique Social Cognitive and Affective Neuroscience, ont montré que les étudiants qui avaient reçu du paracétamol jugeaient moins risquées des activités réputées comme « dangereuses », telles que le saut à l’élastique, rentrer seul chez soi la nuit dans un quartier dangereux, ou prendre un cours de parachutisme. Par exemple, dans l’une d’entre elles, 189 personnes ont reçu 1 gramme de paracétamol, soit la dose généralement recommandée pour un adulte souffrant de maux de tête. Une autre partie recevait un placebo de même apparence. Puis, les participants de cette étude ont noté, sur une échelle de 1 à 7, le risque qu’ils pensaient encourir lors de diverses activités et dans certaines situations.
2. Un impact grave sur le quotidien prouvé scientifiquement
Baldwin Way, un des responsables de cette étude, a déclaré que «l’acétaminophène semble faire en sorte que les gens ressentent moins d’émotions négatives lorsqu’ils envisagent des activités à risque. Ils n’ont tout simplement pas aussi peur ». Ces résultats remettent en question la prise de ce médicament et qu’elle s’avère plutôt incompatible avec certaines activités courantes, comme la conduite, les sports extrêmes ou certains métiers réputés dangereux. Le docteur en psychologie conclut que «Nous avons vraiment besoin de plus de recherches sur les effets de l’acétaminophène et d’autres médicaments en vente libre sur les choix et les risques que nous prenons».