La notion la plus importante ici est la quantité. Les études menées par des neuroscientifiques de l’université de Géorgie aux États-Unis, indiquent que le stress, jusqu’à un certain seuil, aurait des effets bénéfiques sur la mémoire à des niveaux relativement faibles et modérés sur le court et le long terme. Toutefois, il serait mauvais lorsqu’il franchit un certain palier. On peut lire dans les conclusions de l’étude que «si la pression mentale ou émotionnelle d’une personne dépasse ce qu’elle a appris à gérer ou persiste dans le temps, le stress peut s’avérer néfaste. Il peut contribuer à la tension musculaire, à l’hypertension artérielle, aux maladies cardiaques, aux problèmes du système immunitaire, aux troubles intestinaux, à une moins bonne mémoire de travail, et bien plus encore».
Une théorie connue: l’hormèse
L’hormèse est une réponse de stimulation des défenses biologiques, généralement favorable, à des expositions de faibles doses de toxines ou d’autres agents ou phénomènes générateurs de stress. À cause de ce mécanisme, certains toxiques naturels ou agents polluants peuvent avoir un effet opposé suivant que la dose reçue est faible ou forte. C’est le cas du stress. Toutefois, il est précisé que «le stress à niveau plus faible pourrait en revanche être utile». En effet, d’après des études similaires, «le fait de subir un stress pourrait aider un individu à mieux anticiper les problèmes futurs et donc à mieux le gérer par la suite». Des expériences menées sur des rats adultes soumis à un stress chronique léger ont montré une amélioration de leur mémoire de travail.
Dans un article paru dans Science Alert, Assaf Oshri, chercheur en psychologie à l’Université de Guelph a expliqué que «selon cette hypothèse, le préconditionnement est à la base d’une phase d’inoculation au cours de laquelle l’organisme est incité à se réorganiser, à se préparer et à faire face de manière plus efficace au stress ultérieur». Il ajoute que «les résultats mis en évidence dans la présente étude démontrent les avantages cognitifs de l’exposition à des niveaux de stress faibles-modérés».
Une étude publiée… mais réalisée sur un faible panel
C’est de plus en plus souvent le cas malheureusement: on voit fleurir bon nombre d’études mais 1/ menées par des psychologues donc sans base scientifique et 2/ sur des panels faibles (100, 500, 1000 individus) dont on ne sait rien ou pas grand-chose de leurs antécédents médicaux. Dans le cas présent, l’étude a été publiée dans la revue Neuropsychologia. Il est expliqué que le stress aurait des effets bénéfiques sur la mémoire à des niveaux relativement faibles et modérés sur le court et le long terme. Cette étude a été menée «auprès de 1 200 jeunes adultes, invités à effectuer un test de mémoire basé sur la reconnaissance de certains outils et visages». En examinant l’activité cérébrale des participants, les chercheurs ont remarqué que ceux «qui avaient déclaré des niveaux de stress plus élevés dans un questionnaire, présentaient une activité moindre dans la zone de leur cerveau responsable de la mémoire à court terme, également appelée mémoire de travail». À l’inverse, les participants qui n’avaient subi que des niveaux de stress faibles à modérés, les chercheurs ont observé «une activation élevée de la mémoire de travail dans leur cerveau et une meilleure réussite au test de mémoire».