L’hallux valgus, ou « oignon » au pied, est une déviation vers l’extérieur du gros orteil. Il est favorisé par plusieurs facteurs comme l’hérédité, l’âge, ou le port de chaussures à talons hauts et à bouts étroits. L’hallux valgus est souvent douloureux lorsque la déformation devient importante. Cette déviation du gros orteil entraîne donc une déformation de l’avant-pied et, par conséquent, des difficultés pour se chausser et un risque de chute accru.
1. Quelle est la cause de cette déformation du pied?
C’est une pathologie qui touche essentiellement les femmes. L’hallux valgus fait souffrir plus d’une française sur dix. Il est causé par une déviation anormale du gros orteil, qui crée une bosse osseuse sur le bord interne du pied. Douloureux et parfois très handicapant, il est favorisé dans un tiers des cas par des prédispositions génétiques. Il pousse le plus souvent vers l’âge de la ménopause, qui facilite un relâchement des tissus et l’élargissement du pied. Si la croissance d’un oignon s’étale en général sur plusieurs années, la douleur, elle, apparaît d’abord par intermittence, comme, par exemple, après une longue marche.
La déformation du pied reste minime pendant une longue période et on observe même, dans certains cas, une accalmie des symptômes. D’autres facteurs peuvent entraîner son évolution. C’est le cas du surpoids qui favorise l’accélération du phénomène. Il augmente la déformation et les élancements, nous poussant à modifier nos points d’appui sans y prêter attention. Il en résulte que le gros orteil n’est plus sollicité et s’expose à des risques d’arthrose.
2. Malgré tout, y a-t-il une forme de prévention?
Dès la formation de l’oignon, il est vivement conseillé de consulter un kinésithérapeute. Il vous montrera quelques exercices à faire au quotidien pour tenter de freiner son développement et conserver davantage de mobilité. Il vous prodiguera par ailleurs des massages qui vous soulageront. Attention: il n’y aura pas de guérison miraculeuse mais ce sera toujours du temps de gagné. Toutefois, si rien n’y fait, il vous restera toujours la solution de l’intervention chirurgicale.
3. L’intervention chirurgicale est-elle le seule recours efficace?
Effectivement, il n’y a pas d’alternative à une opération quand la douleur devient trop forte. Le passage sur la table d’opération constitue alors la seule solution pour se débarrasser d’un hallux valgus. Prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie, l’opération dure trente à quarante minutes par pied et nécessite deux à trois jours d’hospitalisation. Il faudra ensuite s’allonger au minimum trois heures par jour pendant six à huit semaines et quelques séances de rééducation seront nécessaires pour retrouver ensuite toute son autonomie. Il faudra aussi porter des chaussures spécifiques durant sa convalescence. Les risques de récidive sont relativement faibles et la cicatrice, longue de trois centimètres environ, deviendra quasi invisible au bout d’une période de six à huit mois.
4. En cas d’hallux valgus, une femme peut-elle porter des talons?
Si vous avez des prédispositions familiales ou si vous constatez déjà l’apparition d’un oignon, le port régulier de talons hauts est un autre facteur aggravant. Si toutefois vous voulez vraiment en porter, il faut se limiter à des talons de 3 à 4 cm pour réduire l’aggravation de la déformation du gros orteil. Marcher en charentaises n’empêche évidemment pas la formation d’un hallux valgus mais les escarpins augmentent la compression au niveau des doigts de pied en transférant dessus une bonne partie du poids du corps.
Mieux vaut donc les éviter dès que la déformation apparaît afin de ralentir son évolution. Même chose, bien sûr, pour les chaussures à bouts pointus. Si vous avez mal quelles que soient celles que vous portez, sachez qu’il existe en pharmacie des pansements spécifiques et des coussinets plantaires qui répartissent les pressions et diminuent les frottements. Idéalement, rester à plat permet de ralentir considérablement l’évolution de cette déformation.