Dès 2019, l’ANSES et les centres antipoison avaient lancé une alerte après plusieurs cas d’intoxication grave causés par l’ingestion de plantes toxiques confondues avec des plantes comestibles. Si cette alerte a été renouvelée l’année suivante, une liste de 58 plantes a été publiées par les autorités sanitaires en lien avec le réseau Fredon, le Réseau national de surveillance aérobiologique et l’Observatoire des espèces à enjeux pour la santé humaine, pour mettre en garde le consommateur des risques que peuvent présenter certains végétaux.
Des plantes vendues un peu partout
Dans cette liste, on trouve des espèces assez courantes, comme le dieffenbachia, vendue avec l’appellation «plante tropicale» qui est une plante au feuillage vert marqué de jaune ou de blanc crème dont certaines espèces sont cultivées comme plantes d’appartement. Un enfant qui en mâchouillerait une tige ou une feuille pourrait avoir une sensation de brûlure, un gonflement des lèvres, de la langue et de la gorge et de possibles difficultés à respirer. De plus, un contact de la sève avec la peau peut aussi entraîner rougeurs, démangeaisons et sensation de brûlure. Avec l’œil, la douleur est immédiate et intense et peut entraîner une atteinte de la cornée. Il est donc recommandé de porter des gants pour toute manipulation et de se laver les mains ensuite. L’alocasia, ou oreille d’éléphant, le philodendron ou encore le pothos présentent des risques similaires.
Pour certaines plantes, comme l’angélique ou la rue des jardins, c’est le contact cutané, suivi d’une exposition au soleil qui entraînent une atteinte de la peau dite «photodermatose». Là aussi, le port de gants mais aussi de vêtements longs et couvrants sont conseillés. Pour vérifier que vos plantes ne font pas partie de ces espèces à risques, vous pouvez consulter le site spécialement créé Plantes-risque.info. Outre le nom et la photo de chaque plante, vous trouverez des informations détaillées qui y sont délivrées sur les risques encourus, les parties toxiques, les signes cliniques possibles en cas d’exposition ou encore les mesures à prendre en cas d’intoxication.
L’obligation d’informer le client
Elle est très récente. C’est pourquoi il est très important de vérifier si vous n’avez pas ces plantes déjà chez vous. Vous pourriez avoir des symptômes mais ne pas savoir leurs origines. En vertu de l’arrêté du 4 septembre 2020 relatif à l’information préalable devant être délivrée aux acquéreurs de végétaux susceptibles de porter atteinte à la santé humaine, depuis le 1er juillet 2021, les vendeurs de végétaux, qu’il s’agisse du petit fleuriste de quartier ou de l’enseigne de grande distribution, ont l’obligation d’informer le consommateur des dangers de ces plantes et des précautions à prendre et ce, avant la vente. La loi stipule que ces informations doivent figurer de «manière visible et lisible» sur un document apposé «à proximité immédiate» de la plante et de façon à être «facilement accessible» ou, pour la vente en ligne, sur le même support d’information que celui présentant le végétal.