Alerte aux populations: comment va fonctionner «FR-Alert»?

Alerte crue majeure, inondation, message préfecture téléphone

Fr-Alert est un nouveau système destiné à prévenir en temps réel toute personne détentrice d’un téléphone portable de sa présence dans une zone de danger afin de l’informer des comportements à adopter pour se protéger. De plus, comme le précise Patrick Guyonneau, directeur de la sécurité du groupe Orange, ce système ne nécessite ni application ni inscription de la part des citoyens. «Le dispositif couvrira toute personne présente en métropole et dans les territoires d’outre-mer, même les téléphones étrangers en roaming».

1. De quels risques est-il question?

Il s’agit essentiellement des accidents industriels et des risques technologiques. En France, 1 377 sites industriels sont soumis à la directive Seveso et 520 sites sont soumis à un plan de prévention des risques technologiques. Un Français sur trois ignore s’il vit à côté d’un site Seveso et trois quarts ne savent pas quoi faire en cas d’accident. À compter de la fin du mois de juin, le gouvernement aura déployé le nouveau système d’alerte aux populations, conformément à une directive européenne. Il sera pris en compte sur votre téléphone sans que vous n’ayez à réaliser la moindre manipulation. Appelé «FR-Alert», ce système d’alerte devra prévenir les habitants en cas d’attentats, de catastrophes naturelles, d’accidents industriels et autres calamités dans leur zone géographique.

2. Des alertes ciblées géographiquement

Valérie November, directrice de recherches au CNRS et experte de l’analyse des risques, nous décrit le processus de fonctionnement. Ce système utilisera deux canaux de communication: la diffusion cellulaire et les SMS géolocalisés. Ces derniers ne devraient être opérationnels que dans un second temps. «Les deux permettront non seulement de prévenir du danger, mais aussi de diffuser des consignes. C’est donc bien plus efficace qu’une sirène qui alerte simplement, provoquant parfois la panique». Les sirènes ne disparaîtront pas pour autant, de même que les messages télévisés et radio.

De plus, Esteban Bopp, chercheur sur le rôle du numérique dans les alertes de crise ajoute qu’«il ne s’agit pas de tracer les personnes avec ces alertes sur mobile. Simplement, pour communiquer, votre portable passe par l’antenne-relais la plus proche de lui. Chaque antenne peut donc envoyer des SMS aux portables qui y sont rattachés, sans connaître la position exacte de l’utilisateur». Donc, le premier canal, la diffusion cellulaire, envoie une notification immédiate et plus difficile à snober qu’un SMS. Elle s’affiche directement à l’écran et s’accompagne d’un bruit strident, même si l’appareil est en mode silencieux. Là encore, l’alerte est localisée, envoyée par la ou les antennes-relais aux portables situés dans la zone géographique concernée.

3. Être mieux préparé aux différents risques

On l’aura compris, ce système repose essentiellement sur le téléphone portable et la couverture du réseau. En 2020, 94% des Français de plus de 12 ans possédaient un mobile, selon le dernier baromètre du numérique de l’Arcep. Valérie November rappelle qu’«en France, le seul risque auquel on reste entraîné et sensibilisé, c’est le risque incendie, estime Valérie November. Il existe très peu d’exercices «inondation» alors même que c’est la catastrophe désormais la plus courante.» Pour la spécialiste, «les habitants doivent mieux s’informer sur les dangers potentiels de leurs territoires, et surtout s’y préparer». Il n’est donc pas inutile de consulter le site internet pour se renseigner sur les risques pouvant exister dans sa région.

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