Il est question ici de personnes qui pratiquent la méditation de façon très assidue et depuis de nombreuses années. Des chercheurs de l’École de médecine de l’Université Jiao Tong de Shanghai en Chine ont examiné la flore intestinale de 56 moines bouddhistes tibétains, pratiquant la méditation au moins deux heures par jour pendant 3 à 30 ans, et des résidents voisins. Les résultats de l’étude ont été publiés le 16janvier dans le British Medical Journal.
1. Des résultats encourageants en matière de maladies cardiovasculaires et de dépression
Les chercheurs ont procédé à l’analyse d’échantillons fécaux des participants afin de connaître la composition du microbiote de chacun. Grâce à cette étude, ils ont pu constater que le microbiote des moines et celui des habitants étaient différents. Celui des moines bouddhistes était plus riche en bonnes bactéries. Il est surtout question de Prevotella, Bacteroides, Megamonas et Faecalibacterium (l’une des plus abondantes dans le microbiote humain) qui «ont été considérablement enrichies dans le groupe de méditation», précisent-ils.
L’équipe du professeur Yun indiquent que d’autres études avaient été menées antérieurement afin de prouver que le microbiote intestinal peut influencer la santé via l’axe microbiote-intestin-cerveau. Pour eux, cette expérience montre que «la méditation bouddhiste tibétaine traditionnelle à long terme peut avoir un impact positif sur la santé physique et mentale». En effet, dans l’étude, le microbiote enrichi des moines était associé à un risque réduit d’anxiété, de dépression, de maladies cardiovasculaires. Les auteurs de l’étude concluent qu’il pourrait même renforcer la fonction immunitaire.
2. De plus en plus d’études confirment que l’intestin est le deuxième «cerveau» de l’humain
En effet, il est avéré qu’un individu avec un microbiote intestinal composé de bons germes peut prévenir les maladies intestinales, les troubles cardiovasculaires, les cancers, l’endométriose et même la dépression. Pour prendre soin de sa flore intestinale, il est recommandé d’avoir une bonne alimentation en mangeant des fibres issues des fruits et des légumes, d’éviter les antibiotiques et de favoriser les prébiotiques. Cette étude récente montre que la méditation pourrait avoir un impact sur le microbiote. Toutefois, elle est à relativiser car elle a été réalisée sur un très petit nombre de participants, consacrant une partie de leur vie à la méditation et choisis dans leur lieu de vie.