Trois professions sont concernées: orthophoniste, kinésithérapeute et infirmier. Jeudi 19 janvier, un projet de loi en ce sens a été voté à l’Assemblée nationale. Il permettra, s’il est adopté, d’avoir un accès direct à ces professionnels de santé. La proposition de loi «portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé» pourra amener un patient à consulter sans prescription médiale.
La loi n’est pas encore votée
En effet, certains médecins et députés émettent des doutes sur une telle mesure. Néanmoins, le texte a été adopté à l’unanimité mais il a un débat qui subsiste entre les pour et les contre. Selon les journalistes de TF1, les députés LR ont peur que ces professionnels de santé perdent leur statut de «pivot». Bon nombre de médecins ont la même crainte. Le Dr Yohann Saynac, médecin à Pantin en Seine-Saint-Denis, a expliqué dans une interview à France 3 que «C’est une espèce d’illisibilité du système où on ne sait pas trop qui fait quoi. (…) Il y a une perte d’informations importante et ça, c’est dangereux pour la qualité des soins».
Des conditions sont posées si le texte est adopté
Il y aura des conditions qui seront tout de même requises. Tout d’abord, ces soignants devront officier dans des structures médicales telles que les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les maisons de santé pluri-professionnelles, les centres de santé ainsi que les établissements de santé et médico-sociaux et équipes de soins primaires. Les professionnels qui exercent en libéral ne seront donc pas concernés par la proposition de loi. Pour les masseurs-kinésithérapeutes, l’accès direct sera applicable seulement pour cinq rendez-vous. Aussi, le soignant aura l’obligation d’informer le médecin traitant des soins appliqués au patient.
Interrogé par les journalistes de TF, Julien Trabucco, kinésithérapeute à Baillargues dans l’Hérault, cette mesure est une aide pour les habitants des déserts médicaux. Il estime que «ça permettrait de désengorger un peu le système médical et un meilleur accès aux soins des patients puisqu’on est capables de recevoir des gens qui ont des lumbagos. Ça fait partie du quotidien des kinés, sans bien sûr abroger le rôle des médecins ou des autres professionnels». La mesure, si elle est définitivement adoptée, va permettre également aux Infirmiers en Pratique Avancée (IPA) de prescrire certains médicaments, sans préciser lesquels pour l’instant, sans demander l’accord du médecin. Le texte sera débattu au Sénat le 14 février.
Cela risque de facilité encore plus les abus des professionnels de santé concernés ; pour rappel 75 % des abus à la sécurité sociale sont le fait des professionnels de santé.