C’est une demande des médecins depuis de nombreuses années mais, avec l’augmentation des déserts médicaux et la pénurie de spécialistes, il y a une grande probabilité pour que les professionnels de santé soient écoutés sur ce point. En effet, face à une augmentation d’absences répétées de patients, qui font faux bond aux spécialistes le jour de leur rendez-vous, le Syndicat de l’Union pour une Médecine Libre (UFML) souhaite frapper au portefeuille dans l’espoir d’enrailler le problème.
Dans une interview donnée au Parisien, le président du syndicat a levé le voile sur le ras-le-bol du corps médical face au manque de civisme d’une partie de la patientèle et à l’accroissement de ce phénomène, qui ne s’est pas amélioré avec l’apparition de plates-formes comme Doctolib. En effet, s’il n’a jamais été aussi simple de prendre très vite un rendez-vous chez le médecin, le docteur Jérôme Marty n’hésite pas à parler d’un «consumérisme du soin».
Une amende forfaitaire symbolique en cas d’absence du patients
Le Dr Jérôme Marty explique que «6 à 7 millions de Français n’ont pas de médecin traitant. Quand ils ont besoin de consulter, tous les créneaux sont pris. Alors, ils en acceptent un premier à 25 km de chez eux, entre-temps un deuxième se libère à 10 km puis un troisième… Résultat, ils n’annulent pas les deux premiers». Il s’agit donc de faire la police auprès de ses patients. Toutefois, le président de l’UFML tempère ses propos: «Nous savons que beaucoup de Français n’ont pas les moyens de payer une consultation non honorée. C’est pourquoi nous voulons que cette sanction soit symbolique, de 1, 2 ou 3 euros».
Pour la création d’un fonds pour lutter contre les déserts médicaux
Toujours selon le Dr Marty, cet argent serait le bienvenu et pourrait être utile à la création d’un «fonds en faveur des déserts médicaux. Il servirait à acheter du matériel et à mettre en place des maisons médicales». Mais, cette idée de pénaliser les patients impolis doit faire l’objet de longues discussions et échanges au préalable avant de pouvoir être mise en place. « On propose une solution, aux politiques de décider! On veut qu’ils aient le courage de se prononcer sur cette situation intenable : cramer le rendez-vous d’un autre, c’est du pur égoïsme. C’est même lui voler une chance d’être soigné ! », souligne-t-il. Une amende de 1 à 3 euros sera-t-elle suffisante pour remédier à cette problématique ? Rien n’est moins sûr!